Tir
à la carabine ou au pistolet, fiche technique
Fiche
technique réalisée par Micheline Dehédin
(UNaDOM - Rambouillet
Olympique)
Ne pas copier et réutiliser sans autorisation, même
partiellement (texte et photos) ©
« On
ne naît pas bon tireur, on le devient par un apprentissage
méthodique et rationnel ».
Certains
d’entre nous ont d’ailleurs pu constater que quelques conseils
suffisent parfois pour améliorer très nettement un carton
(avoir une position stable, bien accommoder sur le guidon,
absorber la première bossette...). Voici quelques éléments
tirés de diverses lectures spécialisées et de notre expérience.
Conditions
de l'épreuve de décathlon
Pour
l’épreuve de tir du décathlon, il s’agit de tir à 10 m,
pistolet ou carabine.
On
tire debout 20 plombs (calibre 4,5) sur une cible graduée
en cercles concentriques de 1 à 10 (modèle UIT), sans
appui (à bras franc pour le pistolet) et en une demi-heure.
|
Pour le 10 : cercle de 12 mm de diamètre au pistolet, de 1
mm à la carabine ;
pour le 1 : cercle de 156 mm de diamètre au pistolet, de 46
mm à la carabine.
10 plombs d’essai sont accordés, qui peuvent être tirés
à tout moment (en compétition, avant ou entre chaque série
de 10 coups de match).
Pour
être précis...
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Pour
l’épreuve de décathlon de tir
au pistolet à 10 mètres,
le concurrent dispose de 30 plombs et de 6 cartons
pour l’épreuve. Il doit mettre 5 plombs par cible.
Pour l’épreuve on tient compte des 4 meilleurs cartons.
Au cas où il mettrait 6 plombs dans une cible, ce carton
sera automatiquement comptabilisé avec le carton contenant
4 plombs. |
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Le tireur dispose d’une plage horaire de 30
minutes pour l’épreuve.
Les
impacts sont jaugés si besoin avec une loupe de
tireur.Si l’impact touche le cordon, le comptage
du point est fait à l’avantage du tireur (cercle
intérieur – compté 5 et non 4 sur l’exemple).
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Un
appui (réglementaire) est autorisé, à la carabine et au
pistolet, pour les jeunes, garçons ou filles, jusqu’à
13 ans.
Tous les autres concurrents tirent debout, les 2 pieds
sur le sol du poste, sans aucun appui extérieur (tir
à bras franc au pistolet). Aucun point du corps (hors
les pieds) ne doit toucher un élément quelconque du stand
de tir. Tout élément additionnel et tout dispositif tendant
à apporter un avantage sont prohibés.
Pistolet : le tir est
effectué à une seule main sans appui extérieur.
Carabine : la carabine
doit être tenue avec les deux mains et l’épaule ou le
haut du bras proche de l’épaule. La joue peut être placée
contre la crosse de la carabine. La carabine ne doit pas
être supportée par la veste. La partie supérieure du bras
et le coude peuvent s’appuyer sur le thorax ou la hanche.
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Les
conditions de tir sont identiques pour l’épreuve de
tir à la carabine à 10
m, sauf cas particuliers.
Carabine : 6 cartons dont 4 pour l’épreuve – avec
5 plombs par cible, comme au pistolet, pour les
« tireurs non spécialistes » de la discipline. Pour
les « bons tireurs », le contrôleur peut donner 13 cartons
dont 10 pour l’épreuve – avec 2 plombs par cible.
(3 cartons d’essais)
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Technique
de tir
Il
s’agit simplement ici de donner quelques conseils destinés
à permettre à chacun d’acquérir les gestes nécessaires à un
bon tir. Tirer est un divertissement, mais « bien tirer »
est un art qui demande beaucoup de patience, de volonté et
une grande coordination gestuelle.
Ambiance...
Pour bien tirer, il faut tout d’abord être prêt physiquement
et moralement, c’est-à-dire prêt à porter le pistolet
à bout de bras ou soutenir la carabine pendant une demi-heure
; prêt à vaincre la tension nerveuse résultant de la répétition
de 20 à 30 opérations identiques, minutieuses et toutes décisives
(à chaque instant, la performance finale est remise en cause
: 1 point = 10 points décathlon environ) ; prêt à surmonter
les « agressions » propres au tir (appréhension du départ
du coup) dont les conséquences habituelles sont le coup de
doigt (contraction brutale) et la fermeture des yeux.
Or,
la qualité première du tireur est la parfaite maîtrise
de lui-même et de ses gestes. |
Il
est donc préférable d’aborder une séance de tir détendu
et reposé. Il faut, à la limite, rechercher l’état apathique
avec un cœur sans palpitation.
Il est également indispensable, lorsqu’on n’est pas seul
au pas de tir, de permettre à ses voisins d’atteindre
cette décontraction en évitant les plaisanteries, les
bavardages incessants et même les ramenés brutaux des
cartons, ainsi que les déplacements inutiles. |
|
Pour bien tirer, il faut rester parfaitement conscient.
Chaque coup doit partir dans les mêmes conditions et doit
se renouveler. Il doit être aussitôt analysé, sans euphorie,
sans découragement pour ne penser qu'à la préparation minutieuse
du suivant.
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Connaissance
des armes, éléments de visée (vocabulaire)
Les
organes de l'arme permettant la visée sont la hausse
(à l'arrière du canon) et le guidon (à
l'avant)
pistolet
|
carabine
|
la
hausse comporte une planchette réglable
en hauteur et en direction, équipée d'un
cran de mire |
la
hausse comporte une planchette réglable en
hauteur et en direction, équipée d'un oeilleton |
|
|
|
|
Le guidon est une lame en forme de "cran de
mire" |
Le guidon est circulaire, à trou, logé
dans un tunnel |
LIGNE
DE MIRE :
droite allant du centre de la hausse au guidon. |
LIGNE
DE VISÉE :
droite théorique allant de l’œil du tireur au point visé
en passant par les instruments de visée |
VISUEL
: partie centrale noire des cibles
|
.
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Tenue
des armes, pistolet ou carabine
Le pistolet doit être placé dans la main, le plus profondément
possible dans la fourche formée par l’index et le pouce, l’arrière
de la crosse bien calé contre la paume de la main, l’axe du
canon dans le prolongement de l’avant-bras. Pour éviter tout
lâcher accidentel, il est préférable de ne pas poser tout
de suite l’index sur la détente.
La carabine, elle, sera bien calée au creux de l’épaule,
ou mieux, dans le creux entre l’épaule et le biceps, la main
droite (pour un droitier) tenant l’arme fermement comme pour
le pistolet, la main gauche la soutenant.
Dans tous les cas, la position du corps doit être stable
(pieds écartés) et confortable. La position du corps est
très importante car c’est d’elle que dépend l’équilibre musculaire
du tireur. Elle peut se caractériser par le fait que si, d’un
mouvement naturel, on lève l’arme vers la cible, la direction
est bonne. Si la direction était mauvaise, il ne faut pas
compenser par une action du tronc ou des bras, mais il faut
modifier la position des pieds. C’est un des points les plus
importants pour réussir un bon carton : avoir trouvé la bonne
position naturelle. Certains, de peur de ne pouvoir retrouver
cette position idéale, font marquer par un voisin la position
de leurs pieds sur le sol avec une craie. Si la bonne position
est prise, l’arme est dans le bon plan vertical, il n’y a
plus qu’à viser le 10.
Notons
encore, en ce qui concerne le tir à la carabine, la
position du bras gauche (pour un droitier) qui supporte l’arme.
Le coude gauche est abaissé vers la cage thoracique, parfois
la hanche, pour éviter de faire travailler les muscles de
ce bras. Le carabinier se penche, de plus, légèrement en arrière
pour compenser le poids de la carabine. Le but à rechercher
est de faire supporter le poids par les os (colonne vertébrale,
os de la hanche et de la jambe). C'est pourquoi les professionnels
du tir ont souvent des problèmes de vertèbres. Là encore,
pas question pour corriger une direction mauvaise de la carabine,
de se tordre ou de bouger le bras gauche. Pour le tir au
pistolet, des spécialistes conseillent de mettre
la main gauche dans la poche de la veste ou la ceinture du
pantalon, bien stabilisée.
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Oeil
directeur, visée et accommodation
Au niveau
de la vision, un œil domine l'autre : c'est l'œil directeur.
Pour le connaître, voici deux méthodes :
- regardez
la cible, les deux yeux ouverts, à travers un trou percé
dans un carton et fermez successivement un œil puis l'autre.
L'œil appelé directeur est celui qui vous permet de continuer
à voir la cible à travers le trou du carton.
- pointez
un doigt, les deux yeux ouverts, sur une cible et fermez
successivement un œil puis l'autre. L'œil appelé directeur
est celui qui laisse votre doigt pointé sur la cible.
Il peut
arriver qu'un droitier ait l’œil gauche directeur et inversement.
A la question de savoir s'il faut accorder une priorité à
cet œil directeur au détriment de la latéralisation du tireur,
la réponse est non. En règle générale, c'est à dire hors pathologie,
un droitier visera avec l'œil droit et un gaucher avec
l’œil gauche.
Il
est recommandé de tirer en ayant les deux yeux ouverts. Si
cela présente des difficultés, il est souhaitable de disposer
un cache translucide devant l'œil qui ne vise pas ; de
cette façon les deux yeux restent ouverts, sans se fatiguer,
en recevant, à peu de chose près, la même quantité de lumière
et en ayant une bonne vision périphérique.
L'œil
humain ne sait pas voir simultanément net de près et de loin.
Pour s'en convaincre, il suffit de pointer le doigt sur
la cible et de voir avec netteté, d’abord le doigt, puis la
cible et ensuite essayer de voir net les deux à la fois. C’est
impossible !
Puisqu'il faut, pour viser, aligner plusieurs éléments situés
à différentes distances, le tireur devra faire un choix.
Il s'efforcera de voir toujours le guidon net (cette difficulté
est moins importante pour le carabinier que pour le pistolier).
Il est important de se persuader que l'on peut atteindre
avec précision une cible aux contours flous lorsqu’on voit
des instruments de visée nets et alignés. En effet, un
léger écart par rapport au visuel, de l’ensemble des instruments
de visée bien alignés entre eux, se traduira par un faible
écart en cible. Par contre, un alignement imprécis des instruments
de visée se traduira par un écart très important en cible.
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|
correct
accommodation correcte : le guidon est net,
le visuel flou
|
erreur
d'accommodation (sur le visuel)
le guidon est flou, le visuel est net
|
La
marge de blanc
Tir au pistolet. Il semblerait logique de viser le
centre du visuel (centre noir de la cible) pour atteindre
le 10 au pistolet. Mais alors, les instruments de visée de
l'arme, qui sont noirs (hausse et guidon), se détacheraient
mal sur le noir du visuel. Au pistolet, il est donc préférable
de régler son arme pour toucher plus haut que le point visé
et de voir se détacher parfaitement les instruments de visée
sur le fond blanc du carton.(Réglage de la marge
de blanc)
Tir à la carabine. Il faut choisir un guidon
qui laisse apparaître une bonne marge de blanc autour du
visuel.
La
marge de blanc est une référence de placement de la visée
autour de laquelle vous allez décrire de petits mouvements
oscillants résultants du contrôle de votre stabilité.
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Le
lâcher
Le " lâcher
" désigne l'action du doigt sur la queue de détente qui provoque
le départ du projectile. C'est une phase déterminante de la
séquence de tir : un bon lâcher laisse l'arme stable au départ
du coup. Dans le cas contraire on parle de " coup de doigt
". Ce défaut, courant au stade de l'initiation, est très limitant
dans la progression du tireur. Sans un bon lâcher, on ne
peut pas bien tirer.
C'est la pulpe de la dernière phalange de l'index
(partie la plus sensible) qui doit être au contact de la queue
de détente et doit assurer la maîtrise de la pression.
Avec une
détente à
bossette
: la course de la queue de détente s'effectue sous faible
pression dans un premier temps (pré-course) jusqu'à un point
dur (bossette). A partir de ce point, la pression nécessaire
au départ du coup sera plus importante.
Caractéristiques d’un bon lâcher : Le lâcher doit être
volontaire, progressif et contrôlé.
Le tireur
doit veiller à maintenir la position de tir deux
à quatre secondes après le départ du coup. Tout doit en fait
se passer comme si un deuxième projectile partait dans ce
laps de temps.
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]
Erreurs
de visée
Le tireur
doit analyser le résultat de ses tirs et comprendre
l'origine de ses erreurs
Erreur
de visée angulaire, suite à un décalage
du guidon par rapport à la hausse. L'écart sur la cible sera
important car égal à l'erreur angulaire multipliée par le
rapport distance de tir/ligne de mire. Une erreur angulaire
de 1 millimètre du guidon pour un pistolet 10 mètres produit
un écart en cible de près de 4 centimètres ! L'erreur angulaire
peut se produire parce que le tireur ne voit pas nettement
ses instruments de visée.
Erreur
de visée parallèle, lorsque le guidon et
la hausse sont bien positionnés l'un par rapport à l'autre
mais décentrés par rapport au visuel. Les conséquences d'une
erreur de visée parallèle sont moins grandes que celles d'une
erreur de visée angulaire dont les effets sont multiplicateurs.
Le décathlonien
ne doit pas modifier les réglages des armes (position
de la plaquette de hausse et du guidon), réalisés
par le responsable du stand de tir ou un spécialiste.
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]
Les
règles à respecter concernent [
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]
- la
tenue de l’arme,
- la
position stable du corps,
- la
visée,
- la
respiration,
- l’action
du doigt sur la détente.
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]
Réflexes
(rappel des points importants de la technique
de tir)
Premier
réflexe : rechercher la position naturelle qui, sans effort
musculaire, amène l'arme dans la bonne direction.
Certains conseillent, comme méthode d'entraînement, de tirer
les yeux fermés. Viser consiste à aligner l'œil, le cran de
mire, le guidon et la cible dans le cas d’un guidon à lame,
à rendre concentriques l'œilleton, le guidon et le visuel
(le noir de la cible) dans le cas d’un guidon à trou. Remarque
très importante à rappeler : l'œil doit accommoder
sur le guidon, le visuel de la cible apparaissant flou, ce
qui n’est pas grave. De plus, la lame du guidon doit être
parfaitement centrée dans le cran de mire. Il est également
préférable de laisser une très faible marge de blanc à la
base du visuel, les éléments étant plus nets sur fond blanc.
Deuxième
réflexe : accommoder sur le guidon.
Comme méthode d'entraînement pour ce point, on peut proposer
de tirer appuyé pour s’habituer à une bonne visée (et régler
l’arme). Avant d’appuyer sur la détente, il convient de
maîtriser sa respiration et même de la bloquer pendant le
temps de la visée. La technique, habituellement recommandée,
est d’inspirer, ce qui fait monter l’arme un peu au-dessus
du visuel, puis d’expirer à demi, l’arme descendant alors
un peu au-dessous du visuel, enfin de bloquer la respiration
durant le temps de visée.
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|
|
|
correct
le guidon est net,
le visuel flou
|
erreur
d'accommodation
sur le visuel
|
erreurs,
mauvais centrages du guidon
latéralement
ou en hauteur
|
Troisième
réflexe : bloquer la respiration.
L'instant décisif est arrivé. Il faut tirer. C'est en principe
la première phalange de l’index qui doit, par une légère traction
longitudinale dans l’axe du canon, appuyer sur la détente.
Mais il faut, auparavant, avoir absorbé le jeu de la première
bossette (avant la montée vers le visuel pour éviter tout
lâchage accidentel). Certains d’entre nous ont pu se rendre
compte de l’importance de cette remarque. Enfin, l’action
sur la détente doit être effectuée dans des conditions qui
paraissent idéales. Il ne faut pas vouloir tirer à tout prix.
Mieux vaut, si certains problèmes surgissent, reposer l’arme,
se détendre et reprendre au départ.
Quatrième
réflexe : penser à la première bossette.
Pour terminer, disons que le carton d’essai est destiné à
régler son tir. Il n’est pas indispensable de tirer ses 10
plombs d’essai au début. Il peut être, au contraire, plus
sage d’en garder quelques uns au cas où, par suite de fatigue,
on serait amené à quitter sa position quelques instants.
Jean
Dehédin avec des conseils de la Fédération Française
de Tir
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]
responsable
rédactionnel : Micheline Dehédin (webmestre
du site)
Extrait
de la table de cotation [
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]
Pour
20 plombs
points
|
score
carabine
|
score
pistolet
|
1100
|
189
|
195
|
1000
|
177
|
183
|
900
|
162
|
169
|
800
|
146
|
154
|
700
|
130
|
139
|
600
|
116
|
124
|
|
points
|
score
carabine
|
score
pistolet
|
500
|
102
|
111
|
400
|
90
|
100
|
300
|
79
|
90
|
200
|
70
|
81
|
100
|
62
|
74
|
10
|
56
|
68
|
|
table
complète de cotation sur demande
|
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]
responsable
rédactionnel : Micheline Dehédin (webmestre
du site) et
Jean Dehédin (président du club Rambouillet
Olympique)
Fiche
technique réalisée par Micheline Dehédin
(UNaDOM - Rambouillet
Olympique)
Ne pas copier et réutiliser sans autorisation, même
partiellement (texte et photos) ©
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